Le FLE et  la notion d'interculturel

Shakinghands

 

Enseigner le français langue étrangère, c’est aussi enseigner la culture qui s’y rattache. C’est pourquoi il n’est pas rare d’évoquer la notion de langue-culture. En effet, la culture fait partie intégrante de l’apprentissage des langues. Le locuteur d’une langue est également tributaire de la culture qui s’y rattache sans forcément en avoir conscience. L’élément culture n’est donc pas à sous-estimer lorsqu’il s’agit d’enseigner une langue comme ici le FLE.

Dans l’enseignement, le fait de prendre en compte la culture est à mettre en relief avec la notion d’interculturel. L’espace classe n’est pas seulement un endroit où le savoir est « transmis », c’est un lieu d’échanges et de contacts. Lorsqu’on s’intéresse aux cultures, alors cela renvoie à deux éléments. Il y a la culture de la langue enseignée, mais également la culture de l’apprenant.

Pour le professeur, qu’il soit natif ou non de la langue qu’il enseigne, cela signifie d’abord prendre conscience de sa propre culture. Il doit passer par un travail de « recul » sur sa propre culture, c’est-à-dire tenter de voir les éléments culturels qui peuvent à un moment intervenir dans ses jugements, sa façon de faire, etc. Nous voyons le monde à travers le filtre de notre propre culture. Cela permet alors à l’enseignant, de mieux cerner quels peuvent être les points qu’il devra expliciter pour permettre à ses apprenants de mieux comprendre une « logique culturelle ».

Que ce soit pour l’apprenant ou l’enseignant, cela ne signifie pas qu’il faille « questionner » uniquement sa propre culture, mais plutôt qu’une prise de conscience à double sens est parfois nécessaire, même si le but final n’est pas de faire « accepter » un fait mais plutôt de le faire comprendre.  A ce moment, l’enseignant de FLE endosse un rôle de « médiateur » des cultures, et même dans le cas où il n’est pas natif de la langue qu’il enseigne, c’est à lui que revient la tâche d’expliciter les phénomènes culturels.

Le FLE aujourd’hui 

 Lecture

 

Le FLE couvre plusieurs domaines qui ne correspondent pas nécessairement à un apprentissage scolaire, qui serait un cours de langue étrangère suivant un programme national ou institutionnel préétabli. Nous vous proposons ici d’en découvrir quelques-uns. Certains de ces domaines feront d’ailleurs l’objet d’une présentation lors de la journée du 23 janvier par les intervenants.

 

  • Le Français Langue d’Alphabétisation (FLA)

C’est une discipline où le français fait office de langue seconde. L’apprenant a déjà une L1 (langue maternelle). Mais dans son cas, l’apprenant ne maîtrise pas la forme écrite soit parce que sa langue maternelle n’a pas de forme écrite, soit parce qu’il n’a pas reçu l’éducation suffisante dans sa L1. Dans ce cas, il suivra des cours de FLE, mais il va également apprendre à lire (être alphabétisé) en langue française. Dans un autre cas de figure, les apprenants ont dans leurs L1 un alphabet différent de l’alphabet romain, et peuvent également être concernés par la phase d’alphabétisation.


 

  • Le Français Langue de Scolarisation (FLS)

Cette discipline est destinée à deux types de public. Dans les deux cas, il s’agit d’apprenants dont la langue maternelle n’est pas le français, mais dont l’enseignement à l’école se fera en français. Il y a deux cas de figure possibles. La première est celle de nouveaux arrivants qui vont suivre leurs scolarisation en France, et donc vont poursuivre le cursus comme les autres. Deuxièmement, il existe les personnes vivant dans des pays non francophones, ou n’ayant pas le français comme langue maternelle, mais qui vont suivre leurs cursus dans des écoles françaises qui sont présentes dans divers pays. Dans ce cas, l’enseignement du français puisera dans la didactique du FLE mais aussi du français langue maternelle. 

En France, ces apprenants sont regroupés dans des classes spécialisées pour les recevoir. Il existe deux types de classe pour les élèves nouvellement arrivés en France (ENAF). Il s’agit des CLIN et des CLA. Les CLIN (classes d’initiations), s’adressent à un public qui suit des cours dans le premier degré. Ce cours de français langue de scolarisation peut être assuré par un professeur spécifique, qui se déplace d’école en école, dans ce cas la CLIN est dite itinérante. Sinon, le cours peut être intégré au programme. Dans ce cas on parle de CRI (cours de rattrapage intégrés). 

Les CLA (classes d’accueil) se trouvent dans les collèges et lycées. Les CLA regroupent tous les élèves concernés d’une même zone géographique et ce pour une année.

 

(http://www.ac-grenoble.fr/admin/spip/spip.php?article150)

 

  • Le Français sur Objectifs Spécifiques (FOS)

Cette spécialité s’adresse à un public qui cherche à se spécialiser dans un domaine particulier où la langue lui sera nécessaire, ou éventuellement un public étudiant qui choisit cette option par envie, ou pour lui apporter un « plus ». Les cours de FOS pour des chirurgiens, ou des professionnels du tourisme en sont de très bons exemples. Le français des affaires est également un exemple de cours de FOS, et un manuel porte d’ailleurs ce titre. L’apprenant est généralement motivé par des besoins concrets en français, et souvent, les apprenants disposent d’un laps de temps plus court que des apprenants qui étudient le français selon un programme plus général. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, les cours de FOS sont possibles même pour des débutants, et peuvent également s’adresser à tout type de public. L’enseignant de FOS, n’étant à l’origine pas [nécessairement] spécialiste de l’aspect qu’il aura à enseigner, devra très souvent se renseigner et maitriser le vocabulaire domaine. Par exemple, si l’enseignant propose un cours de français juridique, il devra se tenir informé du métalangage juridique.

 

 

  • Quelques exemples où apprendre le FLE

Il est également possible de suivre des cours de FLE dans une université en France ou à l’étranger. A Lille 3, le département du DEFI (Département Enseignement du Français à l’International) en est un bon exemple. Ce département accueille les étudiants étrangers venus pour suivre des cours de français durant un semestre ou l’année complète. Il y a également la possibilité de suivre des cours de français intensif pour préparer les étudiants Erasmus qui s’apprêtent à suivre une année (ou un semestre) dans l’une des nombreuses filières proposées par l’université de Lille 3.

Il existe également en France plusieurs associations qui proposent des cours de FLE pour les étrangers vivants en France. On peut par exemple citer l’association la CLE (située à Lille) qui donne des cours à un public, qu’il soit jeune, adolescent ou adulte, avec des profils différents, et des besoins diverses. Le français leur est nécessaire pour s’insérer dans la vie, réaliser différentes démarches etc… Ces cours sont dispensés gratuitement grâce aux bénévoles qui y travaillent.

 

 http://www.associationlacle.org/

 

A travers le monde, vous trouverez des associations, lieux dédiés à la culture française, telles que les alliances françaises. Cette « institution » qui a déjà plus de 100 ans, n’a eu de cesse de se développer. Elle œuvre à la diffusion de la langue et la culture française. Elle permet à des étudiants de suivre des cours de FLE dans divers pays. Elle permet également la création d’évènements culturels qui œuvrent à la diffusion du français. A l’inverse, elle permet aussi la promotion des cultures étrangères en France.

http://www.fondation-alliancefr.org/

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